DOSTOÏEVSKI, L’IDIOT* DU BAGNE

« Sa vie en prison était très triste, je vous assure, mais ce qui est certain, en tout cas, c’est que ce n’était pas une vie à deux sous. Et il n’avait que deux amis, vous savez, une araignée et puis l’arbuste qui avait grandi sous sa fenêtre. » Dostoïevski est un grand connaisseur de l’âme humaine.

*Prendre le mot idiot au sens de Dostoïevski : mieux vaut être un idiot, un naïf, un innocent, qu’un imbécile heureux.

La littérature et la lecture sont avant tout des relations entre lecteur et auteur (moins dans le cas de la littérature de genre, qui est régie par des conventions). Je dois avouer que j’ai abandonné la lecture de tous les romans de Dostoïevski au bout de quelques centaines de pages (Crime et châtiment étant celui dans l’ensemble qui me laisse le meilleur souvenir de lecture). L’idiot et Les frères Karamazov ne sont pas d’une lecture difficile mais m’apparaissent essentiellement comme des successions de conversations sans fin. J’ai laissé tombé les Karamazov au troisième chapitre successif dont le titre commençait par « Hystérie », l’hystérie n’en finissait pas.
L’idiot m’aura au moins récompensé par la phrase la plus insondable que j’ai jamais lue ; l’idiot, le prince Mychkine, raconte une anecdote à propos d’un homme emprisonné : « Sa vie en prison était très triste, je vous assure, mais ce qui est certain, en tout cas, c’est que ce n’était pas une vie à deux sous. Et il n’avait que deux amis, vous savez, une araignée et puis l’arbuste qui avait grandi sous sa fenêtre. »
Une phrase qui n’aurait pas été possible sans une vie, sans une œuvre.

Dostoïevski est un grand connaisseur de l’âme humaine. Il a écrit un des livres les plus bouleversants que j’aie lus : Souvenirs de la maison morte.
À l’âge de 25 ans, Dostoïevski est envoyé au bagne après que sa peine de mort a été commuée in extremis en peine de travaux forcés par le tsar. C’est le prix de ses sympathies révolutionnaires et socialistes. L’histoire est ironique. Le goulag tsariste, même si on ne le souhaiterait pas à son pire ami, n’est pas le goulag soviétique (miracle socialiste inventé par Yenokh Gershonovich Yagoda, et qui serait à elle seule responsable de 20 millions de morts). Dostoïevski y passe quatre années et en sort.
Ces Souvenirs de la maison des morts ne sont pas un roman. C’est le récit de son expérience. Ce livre prouve que la littérature ne doit pas être difficile pour dire l’essentiel (que ce soit les écrits de Simon Leys sur la Chine, de Soljénitsyne ou les romans et essais de George Orwell), même si la littérature difficile, voire carrément énigmatique réserve aussi ses bonnes surprises aux curieux, éventuellement disposés à la lire comme on lirait une partition de musique (Joyce, Dylan Thomas, Lautréamont…).

Les citations qui suivent sont extraites de la dernière édition Folio :

Page 49 : « …le bagne est une école de patience. Je vis une fois un forçat libéré au bout de vingt ans prendre congé de ses camarades. Certains se rappelaient son arrivée, alors que jeune, insouciant, il ne pensait ni à sa faute ni à son châtiment. Et voici qu’il repartait avec des cheveux gris, un visage sombre et triste de vieillard. »

Page 53 : « Il me souvient qu’un jour, un brigand éméché (on peut boire quelquefois au bagne) se mit à raconter comment il avait assassiné un garçon de cinq ans ; il l’avait tenté avec un joujou, puis emporté dans un hangar et ensuite égorgé. Toute la chambrée, qui avait d’abord ri de ses facéties, poussa une clameur, et le bandit fut obligé de se taire ; cette clameur unanime n’était pas un signe d’indignation, elle marquait seulement qu’il ne fallait pas parler de cela, que parler de cela n’était pas admissible. Je dois noter ici que ces gens avaient d’ailleurs de l’instruction, dans le sens propre du mot. La moitié d’entre eux au moins savaient lire et écrire. Où trouvera-t-on en Russie, dans n’importe quel groupement populaire, deux cent cinquante individus dont la moitié sachent lire et écrire ? Quelqu’un, m’a-t-on dit depuis, a tiré de semblables données la conclusion que l’instruction causait la perte du peuple. Erreur selon moi. Il faut chercher ailleurs les raisons de ce fléchissement moral. À vrai dire, l’instruction éveille chez le peuple de la présomption ; mais à mon sens, ce n’est pas là un défaut. »

Pages 64-65 : « On s’imagine sans peine quels artistes du vol se trouvaient réunis en pareil lieu ! Un détenu qui m’était sincèrement dévoué (je le dis en toute simplicité) me vola une bible, le seul objet dont la possession fût autorisée. Il me l’avoua dès le jour même, non par repentir, mais par pitié pour moi qui avais si longtemps cherché. »

Pages 66-67 : « Je me rappelle la première aumône que j’ai reçue. […] Je revenais de la corvée du matin, seul avec un surveillant. A ma rencontre s’avançaient une mère et sa fillette, une enfant de dix ans, jolie comme un ange. […] La mère était la femme d’un jeune soldat , qui, après avoir passé en conseil de guerre, mourut à l’hôpital dans le pavillon des détenus, où je me trouvais moi-même en traitement ; la mère et la fille étaient venues lui dire adieu en pleurant toutes deux à chaudes larmes. Quand elle m’aperçut, la petite fille rougit et murmura quelques mots à sa mère ; celle-ci s’arrêta aussitôt, chercha dans son panier un quart de kopeck et le donna à l’enfant qui courut à moi… 
– Tiens malheureux, prends ce petit kopeck pour l’amour du Christ, cria-t-elle en me le glissant dans la main.
Je pris la pièce ; la fillette, toute contente, rejoignit sa mère. J’ai longtemps gardé ce pauvre kopeck. »

Pages 76-77 : « Dès le premier soir, je remarquai qu’on me regardait de travers, je saisis même quelques coups d’œil sinistres. Par contre, soupçonnant que j’avais de l’argent, certains détenus tournaient autour de moi. . Ils m’offrirent aussitôt leurs services, m’apprirent à porter mes nouveaux fers, me procurèrent – moyennant finances, cela va de soi – un coffre à cadenas pour y ranger mon trousseau de forçat et un peu de linge que j’avais apporté. Mais le lendemain même, ils me volèrent le tout et le dépensèrent à boire. L’un de mes voleurs me devint par la suite infiniment précieux encore qu’il continuât à dérober mes effets quand l’occasion lui semblait bonne. Il commettait son délit sans la moindre honte, comme inconsciemment, presque par devoir ; je ne pouvais guère lui en garder rancune. »

Page 77 : « Les anciens nobles sont en général très mal vus au bagne. Bien qu’ils aient perdu leurs droits civiques et soient à cet égard les égaux de leurs codétenus, ceux-ci se refusent à voir en eux des camarades. Aucun préjugé d’ailleurs n’entre ici en ligne, c’est tout bonnement une opinion innée. À leurs yeux, nous demeurions des gentilshommes, ce qui ne les empêchait pas de se gausser de notre chute : “Non, maintenant, assez, fini ! Môssieu ne fait plus le gros à travers Moscou, Môssieu tord la corde pour son cou !” et autres amabilités du même genre. »

Par certains aspects, la vie des forçats est-elle si différente de la nôtre ?
Page 95 : « … rien de plus étrange que de voir certains d’entre eux travailler des mois durant sans lever la tête à seule fin de pouvoir dépenser un jour d’un seul coup tout leur gain ; après quoi ils se courbent de nouveau avec acharnement sur le labeur, jusqu’à la prochaine bamboche. Beaucoup d’entre eux aimaient porter des habits neufs plus ou moins singuliers. […] Les forçats se pomponnaient le dimanche et se pavanaient aussitôt dans les chambrées pour se faire admirer sur toutes les coutures. […] [La bamboche] commençait d’ordinaire soit à une fête carillonnée, soit en l’honneur du saint patron du forçat. Le détenu dont c’était la fête allait, dès son réveil, mettre un cierge devant l’icône et y faire sa prière ; puis il s’endimanchait, se commandait un repas […] puis de l’eau de vie apparaissait/ Le forçat buvait comme une outre et rôdait dans les casernes, titubant, trébuchant mais fier de montrer à chacun qu’il “vadrouilllait”, car il tenait ainsi à gagner l’estime générale. Le peuple russe éprouve une étrange sympathie pour l’ivrogne, mais au bagne, cette sympathie allait jusqu’au respect. »

A la page 110, Dostoïevski se laisse aller à des considérations sur l’inégalité contenue dans le fait de condamner à la même peine des meurtres qui n’ont rien à voir les uns avec les autres, du crime crapuleux au crime sadique. On retrouve ces considérations dans la bouche du fameux Idiot.
Page 111 : « Considérons [l’inégalité] des suites du châtiment. Tel condamné se consume, fond comme une chandelle ; tel autre ne [se] doutait pas auparavant qu’il existât de par le monde une vie aussi réjouissante, un cercle aussi agréable de hardis lurons ; car au bagne, on trouve même de ces gens-là. Tel détenu, homme cultivé en proie aux remords d’une conscience affinée, aux tortures d’une souffrance morale devant lesquelles pâlit tout autre châtiment, porte sur son crime un jugement beaucoup plus implacable que la loi la plus sévère ne pourrait le faire. Et à côté de lui, tel autre ne songe pas une seconde, durant toute sa détention, au forfait dont il s’est rendu coupable ; il estime même avoir bien agi. D’aucuns vont même jusqu’à commettre un crime tout exprès pour aller au bagne et se débarrasser ainsi d’une existence infiniment plus pénible. »

Même passage traduit par André Markowicz (aux éditions Babel) : « Voici un homme qui se dessèche au bagne, qui fond comme un bougie ; et en voici un autre, qui, avant d’arriver au bagne, n’aurait même jamais imaginé qu’il puisse y avoir au monde une vie aussi joyeuse, un club aussi plaisant de joyeux camarades. Oui, on en voit au bagne, des gens de ce genre. Voici par exemple un homme instruit, développé de conscience, de raison et de cœur. La seule souffrance de son propre cœur, avant les autres peines, le tuera de ses tortures. Pour le crime qu’il a commis, il se condamnera lui-même d’une façon bien plus impitoyable, plus inflexible que la loi la plus dure. Et en voici, à côté de lui, un autre, qui ne pensera même pas une seule fois au crime qu’il a commis, de toute sa vie au bagne. Il s’estime même dans son bon droit. Il y en a même qui commettent des crimes exprès pour se retrouver au bagne et se défaire d’une vie de bagne infiniment plus terrible en liberté. »

Au-delà de la dureté de la vie au bagne, il me semble que le monde d’inversion des valeurs décrit par Dostoïevski est moins absurde que le nôtre . L’inversion des valeurs n’y est pas la norme.

JEFF BEZOS : LARMES DE CROCODILE SUR L’AMAZON

JEFF BEZOS RÊVE DE STAR TREK

Wishmaster est un film horrifique de 1997 assez amusant qui reprend le motif du conte des mille et une nuits Aladin et la lampe magique pour le pervertir. Ce que la victime ne sait pas, c’est que le génie retournera son troisième vœu contre elle : qu’elle souhaite par exemple gagner un million de dollars, le djinn fait en sorte que sa mère souscrive à une assurance vie pour cette somme et meure dans un accident d’avion (ce qui pour certains serait faire d’une pierre deux coups).
Qui sont les djinns aujourd’hui ? Probablement ceux que la presse qu’ils achètent appelle des « philanthropes », ce que beaucoup de gens prennent pour argent comptant. Que ce soient des ex-vice-présidents des États-Unis qui capitalisent sur la peur du “réchauffement climatique” mais achètent des villas sur la côte tout en nous menaçant d’une montée du niveau de la mer, ou des multi-milliardaires qui déclarent lutter contre la surpopulation par la vaccination (Bill Gates dans sa conférence sur le site TED).

Gardons à l’esprit la morale de ce film à chaque fois qu’on entend parler des lubies de certains milliardaires ou illuminés de la Silicon Valley, comme celle, très sérieuse, qui promet la possibilité de télécharger son âme pour vivre éternellement à l’état de machine (Ray Kurzweil, pris très au sérieux par le délicieux Laurent Alexandre), ce qui, entendons-nous, n’est possible que si on sait exactement ce qu’est l’âme ou qu’on ne l’a pas perdue.
Le titre probablement ironique d’une très intéressante biographie du multi-milliardaire Jeff Bezos visible sur Youtube (sur la chaîne de PAUL) est Le profit ne l’intéresse pas.
Si Jeff Bezos veut être considéré comme un philanthrope, mieux ne pas le juger sur ses actions… ni sur ses projets. D’après le livre En Amazonie de Jean-Baptiste Malet, le travail d’un employé d’Amazon est en plus d’être épuisant que celui d’un magasinier dans n’importe quelle autre société, humiliant, abêtissant et infantilisant : le simple fait de se rendre à pied dans les lieux réservés aux pauses absorbe le temps qu’on devrait y passer ; en plus du fait que ce travail est ce qui se rapproche le plus de l’esclavage moderne (formule encouragée par les États de l’Union Européenne qui n’exigent que des impôts dérisoires de la part de ces multinationales), Amazon fait aussi face à des accusations de pratiques monopolistiques,répressions des mouvements syndicaux dans certains entrepôts, remboursement de 100 % des pourboires pris aux livreurs de son programme Flex, à des  accusations d’espionnage industriel, surveillance de ses employés ou de ses clients…
Selon un principe matérialiste cher au philosophe Hegel, la valeur d’un être se mesure à la fonction qu’il occupe dans la société, ce qui augmente d’un coup la valeur symbolique d’un employé d’Amazon, qu’on peut considérer, toujours selon les principes hégéliens1 comme une cellule de l’organisme social dont Jeff Bezos ne serait que le visage (et qu’on n’aille pas m’accuser d’avoir lu Hegel).

Si Jeff Bezos a quitté la direction Amazon, il en reste un actionnaire important, et se consacre donc à ses projets pour l’humanité, qui retient son souffle. Fasciné depuis son enfance par la série Star Trek (lancée à la télévision américaine en 1966), Jeff Bezos prétend travailler à la réalisation d’un avenir où l’humanité vivrait dans l’espace pour préserver la Terre. Tout comme le djinn retourne nos souhaits contre nous, il n’est pas inutile de retourner contre eux les généreux projets de ces milliardaires pour l’humanité.
La fortune de l’ancien patron d’Amazon Jeff Bezos lui a permis de renouer avec ses rêves d’enfant, quand il était fasciné par la série Star Trek et sa mythologie […] Excellente série au demeurant, Star Trek est aussi un rêve mouillé de mondialiste (et ne confondons pas mondialisation, qui est le développement naturel des échanges commerciaux et culturels, avec l’idéologie mondialiste du nouvel ordre mondial) avec son gouvernement mondial invisible exporté dans l’espace.
Voici ce qu’en dit l’anthropologue David Graeber dans son très intéressant Bureaucratie :

« La Fédération des planètes – avec son idéalisme de haute tenue, sa stricte discipline militaire et l’absence manifeste en son sein tant de différences de classe que du moindre indice tangible de démocratie multipartite – n’est-elle pas, en réalité, une simple vision américanisée d’une Union soviétique plus gentille, plus aimable, et surtout « qui marche »19 ? Ce qui me paraît remarquable dans Star Trek, en particulier, c’est non seulement qu’il n’y a aucune trace réelle de démocratie, mais que pratiquement personne ne semble remarquer son absence. […] Les personnages de Star Trek se plaignent constamment des bureaucrates. Ils ne se plaignent jamais des politiciens, parce que les problèmes politiques sont exclusivement traités, toujours, par des moyens administratifs21.
Mais, bien sûr, c’est exactement à cela que l’on s’attendrait sous une forme de socialisme d’État. Nous oublions souvent que ces régimes aussi affirmaient invariablement qu’ils étaient des démocraties. Sur le papier, l’Union soviétique de Staline pouvait se vanter d’une Constitution exemplaire, avec infiniment plus de mécanismes de contrôle démocratique que les systèmes parlementaires européens de l’époque. »

Lors du forum Ignatius, qui a eu lieu à la National Cathedral de Washington le 11 novembre 2021, Jeff Bezos a fait part de ses projets pour l’humanité et pour l’espace – il faut bien commencer quelque part.
Selon lui, il est souhaitable que la terre devienne, dans les décennies à venir, une réserve naturelle que l’humanité, qui vivrait dans des colonies spatiales, pourrait avoir le privilège de visiter, même si selon Bezos, cette humanité pourrait jouir dans ses colonies de conditions proches de la terre avec faune et flore reconstituées (programme moins modeste que celui de Noé qui n’avait pour mission que de sauver la faune) puisqu’il va de soi que tout cela serait possible.
Lors de cet entretien de vingt-cinq minutes, Bezos se montre d’ailleurs assez piètre orateur, répétant à l’envi qu’on ne peut laisser la terre sa dégrader sous l’influence de l’homme (Son mantra est « This planet is special, we can’t ruin it… »), celui qui se rêve en gardien de réserve naturelle géante et de colonies spatiales parle de l’envoi de millions d’être humains dans l’espace de manière à libérer la terre et lui permettre plus ou moins de redevenir un Eden, sur lequel seuls une poignée de privilégiés (Bezos ne nous dit pas qui) seraient résidents permanents, avec leur valetaille privilégiée.
Une question que ne pose pas cet article est celle de savoir selon quelles règles mathématiques quelques millions (dans le futur) additionnés à une poignée donne plusieurs milliards. En d’autres mots : que deviennent les quelques milliards d’individus qui ne vivent ni dans l’espace ni sur terre ?

Hasardons deux hypothèses :
– La première est que ces milliards d’êtres humains auront disparu ; mais Jeff Bezos, qui postule cette disparition ne dit pas comment elle aura eu lieu.
Le milliardaire Ted Turner, qui était malthusien et donc en faveur d’un contrôle draconien de la population ne disait pas non plus comment ; pas plus que Bill Gates qui lors de sa conférence sur la plateforme TED, déclare son intention se servir de la vaccination pour contrôler la population mondiale (il ne parle que du contrôle du nombre, si cela peut en rassurer certains).
Le monument gnostique des Georgia Guidestones édicte plusieurs règles d’harmonie mondiale la première étant de parvenir au seuil idéal d’une population de 500 millions de personnes, la dernière enjoignant ceux qui ont l’occasion de la lire à « ne pas être un cancer à la surface de la terre » et de « laisser de l’espace à la nature ». C’est sans doute par modestie que Bezos néglige de préciser la part importante qu’il a prise avec son entreprise à la pollution des airs et des mers (puisque l’activité d’Amazon a contribué pour une bonne part aux transports aériens et maritimes par containers – pour donner un petit ordre d’idée, la consommation d’un petit bateau affichant une puissance de 500 CV, à une vitesse de 50 nœuds, sera estimée à 500/3 = 166 litres /heure)
– la seconde hypothèse est que la plupart des milliards d’individus qui composent la population mondiale ne font pas partie de l’humanité, ce qui rend inutile de les inclure dans l’addition.
– Une troisième hypothèse, compatible avec les deux précédentes est que l’extrême richesse est une pathologie mentale. Mais une pathologie opératoire puisque des ressources financières illimitées permettent de modeler le monde selon ses désirs ; ainsi la fondation Bill and Melinda Gates, qui finance tous les organismes de santé du monde dans des proportions variables, notamment les universités qui emploient la plupart des experts médiatiques qui défilent sur les chaînes pour nous dire tout le bien qu’ils nous veulent ; autre exemple, Jeff Bezos, encore lui, qui a acheté le journal Washington Post, probablement dans des intentions meilleures que le milliardaire Xavier Niel qui déclarait : « Quand les journalistes m’emmerdent, je prends une participation dans leur canard et après, ils me foutent la paix. ».

Ma foi, si l’extrême richesse de Jeff Bezos est animée de bonnes intentions… 

Si…