Droite ou gauche ? Gauche évidemment ! (par Lamin’)

J’ouvre aujourd’hui mon blog à Lamin’ (qui n’a rien à voir avec l’auteur de l’illustration M. la Mine), dont j’ai trouvé très intéressante la réflexion sur la droite et la gauche. J’y ai ajouté quelques commentaires personnels, repris en notes, à la suite de son article.

DROITE OU GAUCHE ? GAUCHE ÉVIDEMMENT !
La droite, la gauche… tout le monde en parle et tout le monde se définit politiquement en fonction de ces deux termes. En réalité peu de personnes sont capable de donner une définition de ce que sont la droite ou la gauche… pas même Bourdieu – cité à toutes les sauces par nos professeurs d’université – se trouvant fort embarrassé lorsqu’il fut interrogé sur cette question donnant une définition très bancale de la droite et la gauche (1) …(https://www.youtube.com/watch?v=xE1ehtg4Skg&ab_channel=liuetam). Je vais tenter d’y répondre en autodidacte.
Il me semble qu’historiquement, la définition de droite et de gauche émergea à la suite de la Révolution française. En effet, les penseurs des Lumières, qui amèneront à la Révolution, caractérisent la genèse de la pensée dite « de gauche ». La critique du Clergé et de l’ordre du Roi en pleine dégénérescence donnera du grain à moudre à ces penseurs. Ils se positionneront, entre autres comme étant les penseurs du monde nouveau, du progrès et comme les libérateurs de l’ordre établi (2)…
Voltaire en est l’exemple parfait. Cela dit, si nous nous plongeons dans la lecture de son dictionnaire philosophique, Voltaire, bien qu’à son époque il fût classé à gauche, serait, aujourd’hui, classé à droite, voire à l’extrême droite. En effet son antisémitisme carabiné et sa volonté de libéralisme ne pourraient lui éviter cette étiquette (3).
Mais qu’est-ce que la droite ? La droite peut trouver une définition dans les penseurs traditionalistes. Pour faire simple, une société de droite est une société fermée (c’est-à-dire, limitant les échanges en tout genre avec les acteurs faisant partie du monde extérieur) et hiérarchisée, régie par l’ordre spirituel composée des clercs qui se situent en haut de la pyramide juste en dessous de Dieu. Toute pensée sortant de ce cadre ne peut être qu’une pensée de gauche (ou de pseudo-droite)… Maintenant que cela est posé, nous comprenons que la quasi-totalité de l’échiquier politique se trouve à gauche car ce qui définit leur pensée n’est jamais d’ordre spirituel mais plutôt d’ordre économique, social, sociétal, environnemental, identitaire, pseudo-communautaire… malgré ce postulat, il y a bien des penseurs qui sont classés à droite ou à l’extrême droite. Le temps et la mutation des idées politiques nous oblige à comprendre et repenser la définition ci-dessus.
L’histoire récente nous propose deux expériences d’extrême droite : le national-socialisme (4) d’Hitler et le fascisme de Mussolini.
Ils ont, tous deux, été des régimes autoritaires. Le Nazisme s’est caractérisé, entre autres, par une volonté d’empire impérial pangermanique à caractère racialiste ; l’homme allemand blanc supérieur devant conquérir les hommes inférieurs. De ce point de vue, l’étiquette racialiste, collée à la droite, est, à l’origine, une idée de gauche. Je m’explique, le colonialisme a été promu par des penseurs dit de gauche, tel un Jules Ferry, justifiant d’aller conquérir de nouvelles terres pour y amener la civilisation, le savoir supérieur des sociétés d’occident. De plus, la craniologie et phrénologie (La craniologie et la phrénologie sont deux pratiques qui examinent la conformation du crâne humain ; cependant, les deux sont très différents. La craniologie est l’étude des différences de forme, de taille et de proportions entre les crânes de diverses races humaines. La phrénologie traite des attributs similaires du crâne, mais tente de relier ces choses au caractère et aux installations mentales) ont été des pseudosciences légitimant les concepts de races supérieures et inférieures. D’ailleurs, le célèbre sociologue Durkheim était un adepte de la craniologie. Ce sont des conceptions venant de la gauche par le biais de la « science » qui ont justifié l’injustifiable. Est-ce qu’à la l’époque, les personnes s’opposant à ces pratiques étaient qualifié de droite ?
Le fascisme, quant à lui, vient s’inscrire en faux par rapport à la pensée des Lumières et le concept d’égalité prônant un ordre hiérarchique naturel. Selon ma définition, plus haut, on ne peut pas situer cette doctrine à droite car elle ne favorise pas une entité spirituelle comme étant la pierre angulaire, le garant de la parole divine pour l’organisation de la société mais elle favorise le chef providentiel au-dessus des autres. Nous voyons ici une volonté de modifier la pensée de gauche pour y amener des pensées de droite. Ici, un homme est placé au rang de « dieu », capable de décider pour tous. Nous ne sommes pas dans une pensée de droite mais dans une pseudo-droite.
Penchons-nous maintenant sur ce qu’ont été les régimes d’extrême gauche. Prenons l’union soviétique et la Chine communiste de Mao. Nous sommes de nouveau face à des politiques autoritaires centrés, entre autres, sur l’égalité des personnes, le collectivisme et l’État-providence. L’homme, ici, l’ouvrier est au centre des préoccupations de ces régimes, nous sommes bien dans une pensée de gauche. Il y a certes des différences de doctrine mais le résultat est le même, des millions de morts.
Tout ce qui a été à l’origine de la pensée de gauche, à un temps donné, est considéré comme pensée de droite désormais. Car ce qui est nouveau est forcément meilleur, c’est toujours une avancée… le progrès est toujours considéré comme positif. Regarder ce qui a été fait dans le passé est forcément régressif, rétrograde, ringard… nous verrons des dynamiques millénaires, telles que les corporations, brisées sous prétexte de libéralisme pour y revenir par la suite, dans un élan de gauche, sous d’autres formes (syndicats, mutuelles, enseignement (5), etc.).
Aujourd’hui, la droite, n’est rien de plus qu’une pseudo-droite, la dégénérescence d’une société traditionnelle, reprenant des conceptions d’antan à la sauce moderne. La droite regroupe des idées d’affirmation territoriale avec une volonté de calquer la société sur des valeurs du monde ancien. Quant à l’extrême droite, elle est quasi inexistante…il y a certes des catholiques qui aimeraient revenir à l’ancien monde et revoir une autorité spirituelle reprendre les rênes mais ils sont marginaux. (L’exemple de Daech peut également ici être repris mais ils n’ont servi que de pion pour asseoir l’hégémonie des USA au Moyen-Orient. Ceci c’est un autre sujet). J’estime que cet volonté politique est vaine car nous sommes en fin de cycle, dans l’ère du kaliyuga, le Zeitgeist, l’esprit du temps, ne permettra pas un changement d’ordre spirituel collectif, celui-ci est individuel.
Pour conclure, la droite ou l’extrême droite n’est plus que l’ombre d’elle-même avec des groupes en marge quasi inexistants sur le plan politique et la gauche d’aujourd’hui devient la droite de demain. L’extrême droite, n’est qu’une étiquette collée par la classe dirigeante pour stigmatiser ses opposants car dans l’imaginaire collectif, et par une ingénierie sociale bien rodée, ce qualificatif enclenche dans le cerveau des gens, telle une formule magique, la volonté de disqualifier ses contradicteurs…mais les contradicteurs devenant de plus en plus nombreux et la classe dirigeante de plus en plus délirante et malveillante, ce sortilège devient de plus en plus visible… À force de crier au loup, on finit par ne plus y croire… Après tout, ceux qui n’ont que ce mot à la bouche ne sont-ils pas ceux dont il faut se méfier ?

LES COMMENTAIRES DE XYLOGLOSSE
(1) Cela s’appelle la gauche parce qu’ils siégeaient du côté gauche : « Lors des débats d’août et septembre 1789, les députés favorables au maintien du pouvoir du roi se sont placés à la droite du président de l’assemblée et les partisans d’une limitation de ces pouvoirs, à sa gauche. » Rappelons que la droite et la gauche votent exactement de la même manière depuis des décennies sur toutes les questions sauf les questions “sociétales” : mariage homo, etc.

(2) En tant que projet totalitaire (on pourrait dire “universel”), le socialisme a donné lieu à des projets de cité idéale pour les ouvriers, comme le familistère de Guise… qui sont construits selon le modèle du panopticon de Jeremy Bentham, où tous les appartements sont en vis-à-vis : contrôle démographique par l’urbanisation et surveillance de tous par tous – les prisons construites sur ce modèles comprennent une tour d’observation centrale. Encore aujourd’hui dans l’agenda 2030 du Forum Économique mondial, l’urbanisation est associée au contrôle total des populations (puisqu’en opposition avec l’idée d’autonomie individuelle)

(3) J’avais demandé à Lamin’ pourquoi il focalisait l’attention sur l’antisémitisme de Voltaire. Il m’a répondu que c’est parce que l’antichristianisme de voltaire était connu ; pour avoir lu le livre de Xavier Martin, Voltaire méconnu, je sais que Voltaire montrait dans sa correspondance et dans la vie des accès de haine délirante sur de très nombreux sujets, au point d’effrayer ses amis.
Il me semble important de préciser que ce qu’on appelait “antisémitisme” autrefois n’est pas la même chose que “l’antisémitisme” d’aujourd’hui et que les regrettables actions en justice lucratives et vocations de délation qu’il inspire. Au XIXe siècle par exemple, l’antisémitisme se définissait, dans une société encore catholique (malgré la République), comme « hostilité à l’influence des juifs » – si tant est qu’on ait le droit d’essayer de se demander en quoi consistait cette influence. En effet si de nombreuses personnes, et pas seulement des juifs, ne cessent de chanter les louanges de l’apport juif en France qu’il soit culturel, politique, économique (souvenons-nous de Manuel Valls déclarant « La France sans les juifs de France ne serait pas la France » ; https://www.youtube.com/watch?v=k9M1Cq9nQoI), leur imagination achoppe sur les points dont on serait moins disposé à se réjouir.
L’antisémitisme d’aujourd’hui couvre, eh bien… toute tentative de réfléchir sur le judaïsme, le sionisme, Israël, les figures et manifestations d’un fanatisme juif, etc. d’un point de vue non-juif. La marge laissée à la pensée critique ? C’est simple : elle est nulle.

(4) Le National-socialisme serait donc un régime… d’extrême-droite. Sur cette question je renvoie à l’entrée Extrême droite dans ma série d’articles Toxicologie du langage : https://xyloglosse.net/2021/05/04/toxicologie-du-langage-ii/

(5) À ceci près que les corporations étaient puissantes et pouvaient s’opposer au pouvoir royal, alors que les syndicats s’inscrivent dans un pouvoir social-« démocratique », mondialiste.

LE FUTUR OBSOLÈTE ? PHILIPPE GUILLEMANT, LE GRAND VIRAGE DE L’HUMANITÉ

PHILIPPE GUILLEMANT : Le grand virage de l’humanité

Dans le film Invasion Los Angeles, de John Carpenter (1988), on voit des drones lancer des avertissements à la population ; Contagion le film de Steven Soderbergh (2011) expose les conséquence d’une épidémie meurtrière travers le monde tandis que 28 jours plus tard de Danny Boyle (2002) s’ouvrait dans une Londres totalement désertée. Depuis le début de l’année 2020, ce ne sont pas les exemples de ressemblance entre la réalité et la fiction qui manquent .
La science-fiction et la dystopie étant entrées dans nos vies depuis deux ans et demi, avec leur potentiel anxiogène largement exploité par le pouvoir et les médias, une possibilité de les envisager d’un point de vue plus serein est bienvenue.
C’est Philippe Guillemant avec son livre Le grand virage de l’humanité qui nous en fournit l’occasion.

LE FUTUR OBSOLÈTE
La thèse de Philippe Guillemant, et d’une partie de la physique actuelle, demande un sérieux effort d’imagination. Selon cette théorie, le futur serait à la fois déjà réalisé, sans pour autant être figé, donc susceptible d’être modifié… par la conscience collective. L’éveil des consciences provoqué par l’événement officiellement nommé pandémie de covid19 serait ainsi un événement susceptible de modifier le futur tel qu’il était “écrit” auparavant.
Le livre de Guillemant devrait s’adresser d’abord aux sceptiques car c’est un excellent exercice d’imagination à partir de faits avérés ; au-delà des théories sur la matière du temps, c’est la manière dont on relie ces faits entre eux qui compte.
Pour en arriver à envisager un futur réalisé mais modifiable, il a fallu que la physique contemporaine se défasse de « l’univers-bloc d’Albert Einstein » avec son présent linéaire, mais inflexible. C’est en vertu de ce postulat que nous nous représentons le temps sous la forme d’une ligne dont on ne sort pas, qui ne bifurque jamais et dont il est facile de se dire que “tout y est écrit”, quels que soient les choix qu’on y fait. Philippe Guillemant, qui est physicien, entend « redonner sa flexibilité à l’espace-temps », espace-temps dans lequel le futur serait malléable… par l’action de la conscience.

LE RÔLE DE LA CONSCIENCE
S’il fallait rejeter les thèses physiques en fonction de leur vraisemblance, il ne resterait pas grand-chose, à commencer par la théorie de l’atome, qui a existé longtemps avant d’être prouvée. La théorie du Big bang ne serait pas la dernière à en faire les frais : il n’y avait rien, d’où quelque chose serait advenu ?
Selon la physique actuelle, la conscience ne se réduirait pas au résultat de l’activité du cerveau (hypothèse matérialiste de l’organisme-machine, métaphore qui a ses limites puisque les machines ne se reproduisent pas) mais s’étendrait hors des limites du cerveau. En étant conséquente, c’est avec sérieux que la physique envisage aussi la notion d’âme comme « extension immatérielle du cerveau ». Guillemant ne l’entend pas nécessairement dans un sens mystique ou religieux.
Pour répondre aux objections de ceux qui rejetent ce qui n’est pas observé ou compris par la science, Guillemant dresse la liste des biais cognitifs des matérialistes ou rationalistes qu’on appelle les zététiciens ; ceux-ci mettent tous les phénomènes inexpliqués sur le compte de la coïncidence ou de la croyance sans se rendre compte que leur rejet est enraciné dans leur propre système de croyance : l’univers n’est fait que de matière et d’ondes ; les êtres vivants sont des machines, le cerveau un ordinateur. Et ce, alors que la science autant que l’expérience tendent à indiquer le contraire. Le VRP du transhumanisme Laurent Alexandre, pourrait se sentir visé, lui qui prétend « euthanasier la mort » et décupler l’intelligence grâce à la science. Or si Laurent Alexandre se fait de l’intelligence une idée si limitée, c’est en partie parce qu’il se réfère implicitement à la sienne.
Les dix objections de Guillemant sont des invitations très séduisantes à une approche véritablement scientifique (je recommande aussi particulièrement sa liste des décisions absurdes prises en 2020). Sans oublier un biais supplémentaire la corruption pudiquement appelée : “conflits d’intérêt”. Guillemant dénonce aussi un aveuglement qui serait le produit du scientisme, c’est-à-dire l’idéologie du contrôle du réel, et de l’humanité réduite à un objet, par la science.

NOUVEAUX HORIZONS (MÉTA)PHYSIQUES
Ces biais (propres à des gens chez qui la science est une superstition) interdisent d’étudier des phénomènes inexpliqués vérifiables par l’expérience : Ainsi la neurologie a échoué à localiser la zone du cerveau où seraient stockés les souvenirs, ce qui suggérerait qu’elle est à l’extérieur du cerveau.
On apprend aussi que les impressions visuelles ne siègent pas dans le cerveau, ce qui pose notamment la question de savoir d’où le rêve tire sa précision cinématographique, alors que nos impressions visuelles immédiates, dont comme aussi fugitives que du sable que viendrait recouvrir une vague… Le livre Réenchanter la science de Rupert Sheldrake examine aussi des phénomènes connus mais inexpliqués comme la capacité des animaux domestiques à savoir quand leur maître va rentrer alors que personne d’autre ne le sait, à retrouver leurs maîtres après un déménagement, le sens qui nous permet de savoir qu’un regard est posé sur nous…).
Alors que les transhumanistes nous vantent pour bientôt des machines douées d’une “conscience” (mal ou pas définie), la physique commence envisager que la conscience ne serait pas réductible à des influx électriques et biologiques et que le cerveau n’en serait que le relais. Ce nouvel examen scientifique de la conscience est important pour comprendre la thèse d’un futur malléable où ladite conscience jouerait un rôle.
Pour Guillemant, le moment où la conscience collective se serait ouverte à d’autres possibilités serait au printemps 2020, avec le début de la « crise covid » et le confinement. Si cet événement traumatique a donné lieu à des prescriptions officielles de non-assistance à personne en danger, qui revenaient à ignorer le système immunitaire naturel et à l’attaquer (par les masques, par l’isolement, par la peur), il n’en a pas moins été un événement ambivalent, dans lequel des prescriptions absurdes et des mesures angoissantes auront aussi créé un nouveau monde propice à une transformation du regard : désert, ralenti, transfiguré…

PLUSIEURS LECTURES
Je ne suis pas sûr que, comme il l’écrit , la dictature sanitaire s’avère in fine contre-productive. Je ne suis pas sûr que certains faits comme le retrait de la de l’hydroxychloroquine par la spongieuse Agnès Buzyn, la déclaration d’Emmanuel Macron sur « la bête de l’événement [qui] arrive » ou l’Event 201, grande répétition de scénario pandémique mondial ayant eu lieu… en novembre 2019, soient des anomalies, ou les restes d’un scénario devenu obsolète, d’un futur dont le présent serait déjà en train de s’éloigner. Je ne suis pas sûr que le futur dystopique promis par le Forum économique mondial et les fanatiques du transhumanisme… appartienne au passé… 
Mais dans quelle mesure Guillemant a-t-il raison… et avec lui une partie de la physique… 
Un avenir nous le dira.