TOXICOLOGIE DU LANGAGE : AGENDAS PONCTUELS ET PERPÉTUELS DE LA PROPAGANDE (2/2)

PSYCHIATRIE, INGÉNIERIE ET MANIPULATION DES MASSES : DE LA WELLINGTON HOUSE À L’INSTITUT TAVISTOCK
Le site Noach.es explique que dans son essai Public Opinion (1922), Walter Lippmann, qui étudie la manipulation de l’opinion publique, constate que la démocratie a vu la naissance d’une nouvelle forme de propagande, basée sur les recherches en psychologie associées aux moyens de communications modernes. C’est Lipmann qui invente alors l’expression « manufacture of consent » qui signifie littéralement la « fabrique du consentement ». C’est de ce type de constat que naissent des organismes comme l’Institut Tavistock. 

THÉRAPIES INDIVIDUELLES OU CONTRÔLE DES MASSES ?
La psychologie et la psychiatrie sont aujourd’hui des éléments ordinaires du paysage social et mental il n’est pas inutile de rappeler d’une part : 
– Que l’émergence de la psychiatrie doit beaucoup à l’évolution induite de la médecine par la Fondation Rockefeller, avec l’appui du rapport Flexner, qui a amené à la marginalisation et la quasi-disparition d’une multitude de pratiques traditionnelles et ancestrales (enseignées jusqu’alors dans de nombreuses écoles) et à un monopole de la médecine allopathique ou “moderne”, qui traite le patient non plus comme une personne (4) mais, et de plus en plus, selon des protocoles standardisés et impersonnels, comme une machine biologique, analysée de manière électronique et “réparée” par la chimie ; et c’est ainsi qu’on traiterait les cyborgs (organisme électronique humanoïde), si les cyborgs existaient ;
– Que la psychologie, a priori inoffensive, ne va pas sans son corollaire, la psychologie expérimentale, qui loin de vouloir améliorer le bien-être des individus, applique des protocoles standardisés à des groupes, et qu’elle a servi au perfectionnement de la torture et du conditionnement mental (5).  
Quelles que soient les intentions qui ont animé l’évolution de la psychiatrie et de la psychologie, il faut garder à l’esprit qu’à partir du XIXe siècle, la science allait prendre la place laissée plus ou moins vacante par la religion (et le régulateur de la morale traditionnelle, présent dans toutes les civilisations), plus précisément par la séparation entre religion et pouvoir, et favoriser le développement du fantasme de toute-puissance de l’homme moderne (contrôle de la nature, contrôle de l’humanité, contrôle de la vie et de la mort). On peut vérifier la continuité de ce fantasme, du mythe de Frankenstein à Yuval Noah Harari et son Homo Deus – sans oublier son représentant français Laurent Alexandre, qui parle le plus sérieusement du monde d’ « euthanasier la mort ». 
Dans une société sécularisée, où la science et le progrès tiennent progressivement lieu de figures divines (de totems verbaux, en fait), il est dans l’ordre des choses de réinventer la morale traditionnelle : 
« Dans les années quarante, les figure de proue de la psychiatrie proclamèrent leur intention d’infiltrer le champ de l’éducation et du droit pour amener à […] l’éradication des concepts de bien et de mal. » G. Brock Chisholm et le psychiatre John Rawlings Rees, cofondateurs de la Fédération mondiale pour la santé mentale (WFMH : World Federation for Mental Health) le dirent abruptement à leurs pairs à l’époque : “Si l’espèce humaine doit être délivrée du fardeau invalidant du bien et du mal, ce sont les psychiatres qui doivent prendre cette tâche en main.” » (source en anglais : www.cchr.org.uk/undermining-morals/). La même source nous apprend que Brock Chisholm, qui deviendrait le premier directeur général de l’OMS, déclarait que « pour [accomplir] le gouvernement mondial, il est nécessaire de retirer de l’esprit des hommes leur individualisme, leur loyauté envers les traditions et leur identification envers leurs nations ». 

CRÉATION DE L’INSTITUT TAVISTOCK DES RELATIONS HUMAINES
À partir de 1921, le Bureau britannique pour la propagande de guerre deviendrait l’Institut Tavistock des relations humaines (sic), un peu comme le ministère français de la Propagande deviendrait naturellement celui de l’Information. 
Dans son indispensable et vertigineuse synthèse parue en 2019 Le Nouvel ordre mondial démasqué, Cyril Leysin nous apprend incidemment que plusieurs membres du groupe composant l’équipe de l’Institut Tavistock avaient suivi une formation psychanalytique. Une des personnalités qui eut le plus d’influence sur les travaux de l’Institut était Kurt Lewin, qui « affirmait que la société pourra[it] être […] menée progressivement vers un état d’esprit infantile, immature, et labélisa cette sorte de chaos social sous le terme de “fluidité” ». Cyril Leysin précise que cette notion anticipe celle de “tittytainment” (contraction de “titty” mot familier qui désigne les seins et correspond au vocable “nichon”, et “entertainment”, divertissement), inventée par l’éminence grise des présidents américains de Carter à Obama, Zbigniew Brzezinski (1928-2017). Le “tittytainment” se définit par « l’omniprésence de divertissements abrutissants et la satisfaction des besoins primaires, mélange d’aliments physiques et psychologiques, censés endormir les masses tout en contrôlant leurs frustrations et leurs protestations éventuelles. »
Dans sa préface au Meilleur des mondes, Aldous Huxley (dont le frère Julian Huxley serait respectivement le créateur et le premier directeur des organismes mondialistes WWF (World wildlife fund) et UNESCO), écrit que  : « À mesure que diminue la liberté économique et politique, la liberté sexuelle a tendance à s’accroître en compensation. Et le dictateur (à moins qu’il n’ait besoin de chair à canon et de familles pour coloniser les territoires vides ou conquis) fera bien d’encourager cette liberté-là. » On omet systématiquement de rappeler qu’en plus du tableau d’une société entièrement conditionnée par l’eugénisme, Le meilleur des mondes est une dystopie où la famille est une institution dangereuse qui n’existe plus que dans des zoos humains, et où les “individus” sont encouragés à avoir des relations sexuelles les uns avec les autres (comme dans le roman Nous autres d’Eugène Zamiatine, le précurseur du Meilleur des mondes) et à s’étourdir régulièrement grâce à des cocktails de drogues. 
La tyrannie technocratique adopte donc les traits d’une maternité abusive et incestueuse, dans le sens fusionnel et non dans le sens sexuel de ce mot, car la fusion entre l’enfant et la mère n’est rien d’autre que l’indistinction, le contraire de l’individuation (c’est-à-dire la possibilité pour l’être dépendant de devenir autonome). Dans son indispensable essai Gouverner par le chaos, Lucien Cerise décrit la tyrannie technocratique comme un immense utérus artificiel, c’est-à-dire dénué de frontières (6) et de contradictions ». Encore une fois la fiction, avec la série de films The Matrix s’impose comme un reflet fidèle des ambitions démiurgiques du contrôle par la science. Lucien Cerise explique aussi que cette tyrannie sécuritaire et matricielle est le projet d’individus sincèrement persuadés de mener l’humanité vers un avenir exempt de tout conflit ; ainsi le directeur du World Economic Forum Klaus Schwab (7) est un pacifiste convaincu – même si la sagesse populaire est, en théorie du moins, armée pour se défier des pavés de bonnes intentions… 
Plus près de nous, le cyber-technocrate fanatique et auteur du livre à succès : Homo Deus, Yuval Noah Harari, considère que l’humain est devenu « piratable » à partir du moment où une organisation le connaît mieux qu’il ne se connaît lui-même. Selon le même douteux personnage, le libre arbitre (notion importante dans le christianisme, dont une des définitions est la possibilité de choisir entre le bien et le mal) est voué à disparaître et où les improductifs seront maintenus sous contrôle par un cocktail de drogues et de divertissements. 
Précisons que les fanfaronnades d’Harari et de l’idéologie qu’il incarne ne sont pas vaines puisque c’est le peuple israélien lui-même qui a expérimenté le premier l’utopie devenue réalité dystopique du “passe vaccinal”. 

CONCLUSION
Depuis des décennies, la propagande, ou ingénierie sociale est omniprésente mais rendue presque invisible à la majorité de la population par l’emploi abusif du mot démocratie et l’expression cache-sexe communication politique (9) par les dirigeants des pays membres de l’Union européenne et par sa présidente multi-corrompue. Cette médiocratie ou cacocratie (gouvernement des pires) infantilise les populations (syndrome de la mère abusive), traite les “citoyens” comme s’ils étaient présumés coupables de ce qu’elle nomme arbitrairement pandémie et réchauffement climatique, tandis qu’elle amnistie systématiquement les multinationales pollueuses et esclavagistes, promeut le consentement sexuel pour les enfants et les mineurs (9). Seul le mot “démocratie” avec ses vertus hypnotiques résiduelles parvient encore à faire oublier la nature véritable de ce régime : l’exercice permanent d’un pouvoir devenu abusif qui a retiré aux adultes toute possibilité d’exercer leur consentement en pénalisant toute forme de contestation par le chantage affectif (« sauver la planète »), la culpabilisation (« antivax », « complotiste »), des amendes et des privations de droits. Mais si ces instituts et les gouvernements qu’ils guident étaient tout-puissants, ils n’auraient évidemment pas besoin du secret ni déguiser leurs projets sous des intentions faussement bienveillantes.
Ludovic Joubert

Toxicologie du langage est disponible sur le site Le livre en papier : 

www.publier-un-livre.com/fr/le-livre-en-papier/3504-toxicologie-du-langage?fbclid=IwAR3j4xI4mFPvfN6R8VT1JMSko3aPbtB9B4ZsiXnSGGfREk0wixvNtYx4PBc


NOTES
(4) Si la pratique de la médecine jusqu’au début du XXe siècle pouvait aussi fournir un terrain au charlatanisme et à l’escroquerie, comme d’ailleurs la plupart des activités commerciales, que dire de la médecine moderne, élevée au rang de quasi-monopole, dont les compagnies pharmaceutiques produisent elles-mêmes les études des produits qu’elles mettent sur le marché, où les patients captifs servent de sujets d’expérimentation (quand ce ne sont pas des populations africaines) et dont la cupidité au service d’intentions encore plus suspectes, mènera à partir de 2021 à l’injection contrainte d’un produit inconnu et expérimental, tandis que les gouvernements du monde libre enjoignent les sujets de l’expérimentation à « croire en la science » (“Aie confiansssse” chante, dans Le livre de la jungle, le serpent, qui pourrait désormais aussi bien remplacer celui du caducée). 

(5) Sur ce sujet, je recommande tout particulièrement les films The Mandchurian candidate (deux versions : 1962 et 2004). Il faut à la presse grand public de très bonnes raisons pour exposer les opération de contrôle mental et c’est le succès de la série de Netflix Stranger things qui inspire à Radio-France cet article expliquant que la série est largement inspirée du programme MK-Ultra (www.radiofrance.fr/franceinter/stranger-things-le-projet-secret-de-la-cia-qui-a-inspire-la-serie-netflix-1430600). Incidemment, le 3 octobre 1995, face à l’accumulation de révélations, le président américain Bill Clinton a été contraint de formuler des excuses publiques concernant les expériences ayant eu lieu sur le sol américain (voir page Wikipédia : projet MK-Ultra ; pour un exemple concret de “programmation” humaine, voir la page Wikipédia concernant une certaine Candy Jones, mannequin et agent du gouvernement recrutée, comme beaucoup de stars de Hollywood, en raison de sa fragilité, induite par une enfance traumatisante : fr.wikipedia.org/wiki/Candy_Jones). 
Depuis que le philosophe Descartes a introduit le ver de la machine dans le fruit de la vie (théorie de l’animal machine), on a rendu les techniques scientifiques (comprendre : standardisées) effectivement capables de traiter l’humain comme une machine de précision. Il ne faudrait pourtant pas en déduire que l’humain est une machine ni que la vie est une mécanique (de fait aucune expérience scientifique n’a à ce jour réussi à reproduire : “l’étincelle de vie”) ; ce qu’il faut garder à l’esprit, c’est que pour que cette mécanisation puisse avoir lieu, il faut qu’il y ait eu déshumanisation ; celle-ci peut se faire sans violence physique, de manière ordinaire dans le monde de la bureaucratie publique et privée, en empêchant la personne, par exemple dans le cadre d’un contrat professionnel, d’exercer sa spontanéité et son imagination ; elle peut se faire aussi dans le cadre de la violence étatique et des services secret, par exemple dans le cadre de programmes MK-Ultra de la CIA, qui est un des rejetons monstrueux de la volonté de contrôler la nature et l’humanité par la science. 

(6) Il faut entendre ici toutes les sortes de frontières possibles et imaginables : géographiques bien sûr mais aussi sexuelles, générationnelles (disparition de la distinction entre adulte et enfant), morales (dissolution de la différence entre bien et mal), sémantiques (dilution du sens des mots, qui n’est plus que l’objet du caprice du pouvoir, comme dans la formule « La guerre c’est la paix, la liberté, c’est l’esclavage, l’ignorance, c’est la force » (1984, George Orwell))

(7) Les journalistes des médias grand public, et donc subventionnés, continuent à se faire croire que son livre, Le grand reset, est le produit d’un délire collectif, bien qu’il soit téléchargeable gratuitement et en vente dans les librairies généralistes. 

(8) Les recherches faites dans le cadre de cet article m’ont fait tomber sur l’expression “désinformation positive”, attribuée à Sibeth N’diaye, l’ancienne porte-parole de l’Élysée ; il semblerait que cette expression ait été créée par des mauvais plaisants. Cela dit, vu le niveau de falsification présent dans la “communication” officielle, la notion de désinformation positive ne présente plus rien de caricatural ni de particulièrement absurde puisque l’absurde est devenu la norme. 

(9) À propos de cette notion d’état adulte, remarquons d’une part que les programmes de l’OMS prétendent enseigner le consentement à des enfants ou des adolescents tout en retirant au parent tout exercice de ce consentement. Remarquons aussi qu’un précédent avait été créé lors du confinement, où en Belgique notamment, un client de magasin ne portant pas de masque pouvait se voir infliger une amende, tandis que le gérant ou le propriétaire du magasin était également susceptible de se voir infliger une amende pour la même infraction, suggérant qu’un adulte était responsable du comportement d’un autre adulte. Soyons logique : si la responsabilité n’existe plus, le pouvoir est en théorie responsable des crimes et délits de tous ceux qui le subissent. Mais ce serait oublier les paroles d’Humpty Dumpty dans Alice au pays des merveilles : « La question est de savoir qui est le maître, un point c’est tout. » 

Laisser un commentaire