LES ENNEMIS DE L’HUMANITÉ… NE SONT PAS NOS AMIS

LES ENNEMIS DE L’HUMANITÉ
J’ai assisté récemment à une scène amusante dans une librairie généraliste. Un client demandait à la responsable du rayon des sciences humaines de lui conseiller un livre qui permette de prendre un peu de hauteur par rapport aux principaux dogmes religieux. La jeune femme, un peu embêtée, a réfléchi, avant de proposer : 
– Peut-être dans la section Laïcité ? 
– Ça m’étonnerait, a répondu le client en riant un peu. 
Les ennemis de l’humanité de Lotfi Hadjiat est un des livres que je recommanderais à ce client comme à la libraire, ainsi qu’à toute personne qui aurait envie de résoudre le paradoxe apparent dans la citation de Chesterton : « Le fou est celui qui a tout perdu sauf la raison ».  Et qui a pris le pouvoir, pourrait-on ajouter…  

RELATIVISME ET FIN DES TEMPS
À une époque où la question du bien et du mal est diluée dans le relativisme, et confisquée par la religion du politiquement correct (1), où l’étrange personnage de l’Élysée évoque l’arrivée de « la bête de l’événement » (2), il est plus que jamais essentiel de se pencher sur cette question, mais aussi sur celle de l’origine du mal et ses manifestations, de la nuit des temps à aujourd’hui. Les ennemis de l’humanité, essai de 120 pages suivi d’aphorismes et d’articles aussi riches d’enseignement que corrosifs, tire à boulets rouges d’une part sur l’arrogance anti-spirituelle des sociétés occidentales matérialistes (3), et d’autre part sur l’ossification dogmatique des grandes religions monothéistes… Une clé possible pour ce texte luxuriant comme le paradis perdu pourrait être fournie par l’aphorisme suivant : « La vérité est simple, c’est le mensonge qui la rend complexe, occulte, inaccessible, spectaculaire, délétère. » Or une des définitions du diable est « le père du mensonge » et la ruse du diable, c’est de réussir à faire croire qu’il n’existe pas. Il se manifeste incognito par la confusion, la division, la concurrence des egos dévorants et des orgueils meurtriers, de la figure de Caïn exhumée par l’auteur, jusqu’à sa descendance actuelle. L’eschatologie (la théorie de la fin des temps) se révélant par la langue fourchue d’un président de la république, ce serait une erreur de l’ignorer. D’ailleurs, la république prend très au sérieux ce qu’elle appelle des « superstitions » depuis au moins la révolution française, puisqu’elle les combat au lieu de les ignorer. 

ORTHODOXIE, DOGMES, HÉRÉSIES
Aucune des trois religions abrahamiques n’échappe à l’entreprise critique de Lotfi Hadjiat, hérésies islamiques, suprémacisme du judaïsme et de sa branche politique, le sionisme (dont les Palestiniens, mais aussi les juifs font les frais), et centralisme du pouvoir catholique. Lotfi Hadjiat analyse et pulvérise certains dogmes, comme celui de l’infaillibilité pontificale (et son orgueilleuse origine paulinienne), absurde puisque rien de ce qui est humain ne saurait échapper à l’erreur… « Le véritable esprit des traditions est commun aux religions, il est enfoui sous les dogmes et les rites ». 
Le lecteur sceptique apprendra peut-être que les questions spirituelles ne sont pas extra-terrestres pour autant, que l’histoire falsifiée (y compris l’histoire au jour le jour écrite elle aussi par les vainqueurs via les agences de presse) est érigée au rang de vérité révélée, que le fanatisme n’est pas celui qui est désigné en permanence par les pouvoirs et « la pléthorique domesticité » (formule de Guy Debord) des médias et des intellectuels occidentaux : « [Les] Onfray, Redecker, Zemmour… ces menteurs professionnels, payés pour faire l’amalgame criminel avec la majorité des musulmans qui ne demande qu’à vivre en paix… ces insectes haineux qui ne parlent que des fous d’Allah pour ne pas parler des ultra fous de Sion qui suscitent et arment les fous d’Allah. » (5) Car les fous, les fanatiques sont d’abord ceux qui voient partout des intolérants et des fanatiques. 
Je retiendrai une autre catégorie de fous recensée par Lotfi Hadjiat : « les fous d’eux-mêmes », parmi lesquels les identitaires, aveuglés par les reflets dans leur rétroviseur, mais aussi tous les narcissiques encouragés par la société du spectacle intégral. 

RELIGIONS SANS DIEU ?
Lotfi Hadjiat se place sous la tutelle de Spinoza, philosophe d’origine juive jugé hérétique par ses coreligionnaires, qui revendiquait la liberté de penser, considérait que la bible était un livre falsifié et incohérent, mais qu’il était possible d’y déceler l’esprit de la vraie religion « pour peu, commente l’auteur, qu’on vise l’esprit derrière la lettre ». Car « Le véritable esprit des traditions est commun aux religions, il est enfoui sous les dogmes et les rites ».
Les dogmes contemporains quant à eux, ne sont pas religieux au sens classique (selon un préjugé laïque, qui se croit au-dessus des religions traditionnelles) et Lotfi Hadjiat n’oublie certainement pas l’athéisme démocratique ; athéisme dont on comprend qu’il est un terme inexact car la modernité tend à diviniser des notions d’essence non divine (à commencer par la modernité elle-même, mais aussi la science, le Capital pour les marxistes) tandis que le républicanisme a lui aussi ses hérétiques : tous ceux qui contestent son autorité, qui refusent de s’adonner à la croyance aveugle en la science (en laquelle il nous a été ordonné de croire à partir de 2020). 
On ne s’étonnera donc pas du sort que Lotfi Hadjiat fait à la modernité : « Les lumières de la science moderne font briller orgueilleusement la résistance au divin, la résistance acharnée à la mort, la mort matérielle, et cette résistance entêtée est appelée “liberté”, par la franc-maçonnerie notamment. » (4) Autant dire qu’on est loin des débats indigents qui rendent les religions responsables de tous les maux de la terre, oubliant volontairement que les révolutions modernes, française, bolchevique, turque ont donné lieu à d’innommables massacres rappelant dans leur déchaînement les orgies sacrificielles des derniers temps mayas… 
Inutile de dire que ces Ennemis de l’humanité détonnent dans une harmonie “démocratique” où toute contestation est diabolisée et calomniée, où il n’y a plus jusqu’aux porteurs de virus qui ne soient traités en hérétiques (égalité enfin atteinte sous le régime du soupçon universel). Tandis que, nous explique Lotfi Hadjiat, « Dieu n’oblige à rien, Il recommande, Il conseille, Il prévient de Sa justice implacable, pour nous mettre face à notre responsabilité, à notre conscience et à notre liberté. » Autant dire que cette liberté n’est pas la “liberté” républicaine, dont Balzac dans La vieille fille, nous disait déjà que le nom est « si mal défini, si peu compris ». Il est d’ailleurs dans l’intérêt du pouvoir qu’elle reste floue, à l’état de formule hypnotique gravée dans la pierre et dans les consciences, objet d’une interrogation obnubilante, et à l’état de discutailleries oiseuses et pseudo-philosophiques (« Apprenez à l’esclave à s’interroger sur son désir d’être libre et il ne se libérera pas. » nous dit Chesterton). 

Le livre de Lotfi Hadjiat apporte peut-être un début d’antidote à cet emprisonnement (empoisonnement ?) mental, quitte, notamment dans la manière dont il pulvérise des tabous du politiquement correct, à soumettre ses lecteurs à un traitement de choc. 

Les ennemis de l’humanité est publié par les excellentes éditions Fiat Lux.
http://www.editionsfiatlux.com/?product=les-ennemis-de-l-humanite

(1) Avec le républicanisme, le démocratisme, l’athéisme, l’antiracisme, le scientisme, etc., le politiquement correct fait partie du polythéisme moderne (polythéiquement correct ?). Précisons au passage que contrairement à la morale traditionnelle, qui suppose qu’on s’examine, les adeptes du politiquement correct et de ses manifestations, l’antiracisme la lutte contre l’antisémitisme, l’homophobie, etc. s’amnistient en désignant toujours le mal chez les autres, ce qui est bien commode. 
(2) Voir ici l’étrange déclaration (une des très nombreuses) d’Emmanuel Macron :  www.youtube.com/watch?v=m8sOuEmWK5c&t=1s
(3) Contrairement à une opinion répandue, comme j’ai eu l’occasion de le constater récemment, la définition du matérialisme n’est pas qui produit des biens matériels. Il en existe plusieurs définitions : le fait de ne reconnaître aucun principe supra-humain, la soumission à la raison (déficiente si elle n’est pas associée au cœur) ou encore le fait de considérer le phénomène de la vie comme une « chaîne de causalité sans finalité ». 
(4) Avec sa précision chirurgicale, Lotfi Hadjiat écrit dans son blog : « Il n’y a jamais eu de république “française” mais une république universelle s’installant en France par la force et dans le sang et détruisant le particularisme français ethnique, religieux et culturelle, détruisant tout ce qui faisait la France. Après avoir colonisé la France de l’intérieur, la république universelle colonisa l’Algérie… Finalement l’Algérie ne fut pas colonisée par la France mais par la république universelle. » À l’intention des curieux, la république universelle est celle théorisée par l’utopiste fanatique Anacharsis Cloots. 
http://leblogdelotfihadjiat.unblog.fr/2023/11/30/le-poison-de-luniversalisme-republicain-par-lotfi-hadjiat/
(5) En occident, le terrorisme ne saurait être qu’islamiste ; il est en fait manipulé par les services secrets, répartis entre la Couronne britannique, la CIA et le Mossad. Voir ici les analyses de Jacques Cheminade : www.youtube.com/watch?v=N8WOpLgdCug
http://leblogdelotfihadjiat.unblog.fr/2023/11/30/le-poison-de-luniversalisme-republicain-par-lotfi-hadjiat/

TOXICOLOGIE DU LANGAGE : AGENDAS PONCTUELS ET PERPÉTUELS DE LA PROPAGANDE (2/2)

PSYCHIATRIE, INGÉNIERIE ET MANIPULATION DES MASSES : DE LA WELLINGTON HOUSE À L’INSTITUT TAVISTOCK
Le site Noach.es explique que dans son essai Public Opinion (1922), Walter Lippmann, qui étudie la manipulation de l’opinion publique, constate que la démocratie a vu la naissance d’une nouvelle forme de propagande, basée sur les recherches en psychologie associées aux moyens de communications modernes. C’est Lipmann qui invente alors l’expression « manufacture of consent » qui signifie littéralement la « fabrique du consentement ». C’est de ce type de constat que naissent des organismes comme l’Institut Tavistock. 

THÉRAPIES INDIVIDUELLES OU CONTRÔLE DES MASSES ?
La psychologie et la psychiatrie sont aujourd’hui des éléments ordinaires du paysage social et mental il n’est pas inutile de rappeler d’une part : 
– Que l’émergence de la psychiatrie doit beaucoup à l’évolution induite de la médecine par la Fondation Rockefeller, avec l’appui du rapport Flexner, qui a amené à la marginalisation et la quasi-disparition d’une multitude de pratiques traditionnelles et ancestrales (enseignées jusqu’alors dans de nombreuses écoles) et à un monopole de la médecine allopathique ou “moderne”, qui traite le patient non plus comme une personne (4) mais, et de plus en plus, selon des protocoles standardisés et impersonnels, comme une machine biologique, analysée de manière électronique et “réparée” par la chimie ; et c’est ainsi qu’on traiterait les cyborgs (organisme électronique humanoïde), si les cyborgs existaient ;
– Que la psychologie, a priori inoffensive, ne va pas sans son corollaire, la psychologie expérimentale, qui loin de vouloir améliorer le bien-être des individus, applique des protocoles standardisés à des groupes, et qu’elle a servi au perfectionnement de la torture et du conditionnement mental (5).  
Quelles que soient les intentions qui ont animé l’évolution de la psychiatrie et de la psychologie, il faut garder à l’esprit qu’à partir du XIXe siècle, la science allait prendre la place laissée plus ou moins vacante par la religion (et le régulateur de la morale traditionnelle, présent dans toutes les civilisations), plus précisément par la séparation entre religion et pouvoir, et favoriser le développement du fantasme de toute-puissance de l’homme moderne (contrôle de la nature, contrôle de l’humanité, contrôle de la vie et de la mort). On peut vérifier la continuité de ce fantasme, du mythe de Frankenstein à Yuval Noah Harari et son Homo Deus – sans oublier son représentant français Laurent Alexandre, qui parle le plus sérieusement du monde d’ « euthanasier la mort ». 
Dans une société sécularisée, où la science et le progrès tiennent progressivement lieu de figures divines (de totems verbaux, en fait), il est dans l’ordre des choses de réinventer la morale traditionnelle : 
« Dans les années quarante, les figure de proue de la psychiatrie proclamèrent leur intention d’infiltrer le champ de l’éducation et du droit pour amener à […] l’éradication des concepts de bien et de mal. » G. Brock Chisholm et le psychiatre John Rawlings Rees, cofondateurs de la Fédération mondiale pour la santé mentale (WFMH : World Federation for Mental Health) le dirent abruptement à leurs pairs à l’époque : “Si l’espèce humaine doit être délivrée du fardeau invalidant du bien et du mal, ce sont les psychiatres qui doivent prendre cette tâche en main.” » (source en anglais : www.cchr.org.uk/undermining-morals/). La même source nous apprend que Brock Chisholm, qui deviendrait le premier directeur général de l’OMS, déclarait que « pour [accomplir] le gouvernement mondial, il est nécessaire de retirer de l’esprit des hommes leur individualisme, leur loyauté envers les traditions et leur identification envers leurs nations ». 

CRÉATION DE L’INSTITUT TAVISTOCK DES RELATIONS HUMAINES
À partir de 1921, le Bureau britannique pour la propagande de guerre deviendrait l’Institut Tavistock des relations humaines (sic), un peu comme le ministère français de la Propagande deviendrait naturellement celui de l’Information. 
Dans son indispensable et vertigineuse synthèse parue en 2019 Le Nouvel ordre mondial démasqué, Cyril Leysin nous apprend incidemment que plusieurs membres du groupe composant l’équipe de l’Institut Tavistock avaient suivi une formation psychanalytique. Une des personnalités qui eut le plus d’influence sur les travaux de l’Institut était Kurt Lewin, qui « affirmait que la société pourra[it] être […] menée progressivement vers un état d’esprit infantile, immature, et labélisa cette sorte de chaos social sous le terme de “fluidité” ». Cyril Leysin précise que cette notion anticipe celle de “tittytainment” (contraction de “titty” mot familier qui désigne les seins et correspond au vocable “nichon”, et “entertainment”, divertissement), inventée par l’éminence grise des présidents américains de Carter à Obama, Zbigniew Brzezinski (1928-2017). Le “tittytainment” se définit par « l’omniprésence de divertissements abrutissants et la satisfaction des besoins primaires, mélange d’aliments physiques et psychologiques, censés endormir les masses tout en contrôlant leurs frustrations et leurs protestations éventuelles. »
Dans sa préface au Meilleur des mondes, Aldous Huxley (dont le frère Julian Huxley serait respectivement le créateur et le premier directeur des organismes mondialistes WWF (World wildlife fund) et UNESCO), écrit que  : « À mesure que diminue la liberté économique et politique, la liberté sexuelle a tendance à s’accroître en compensation. Et le dictateur (à moins qu’il n’ait besoin de chair à canon et de familles pour coloniser les territoires vides ou conquis) fera bien d’encourager cette liberté-là. » On omet systématiquement de rappeler qu’en plus du tableau d’une société entièrement conditionnée par l’eugénisme, Le meilleur des mondes est une dystopie où la famille est une institution dangereuse qui n’existe plus que dans des zoos humains, et où les “individus” sont encouragés à avoir des relations sexuelles les uns avec les autres (comme dans le roman Nous autres d’Eugène Zamiatine, le précurseur du Meilleur des mondes) et à s’étourdir régulièrement grâce à des cocktails de drogues. 
La tyrannie technocratique adopte donc les traits d’une maternité abusive et incestueuse, dans le sens fusionnel et non dans le sens sexuel de ce mot, car la fusion entre l’enfant et la mère n’est rien d’autre que l’indistinction, le contraire de l’individuation (c’est-à-dire la possibilité pour l’être dépendant de devenir autonome). Dans son indispensable essai Gouverner par le chaos, Lucien Cerise décrit la tyrannie technocratique comme un immense utérus artificiel, c’est-à-dire dénué de frontières (6) et de contradictions ». Encore une fois la fiction, avec la série de films The Matrix s’impose comme un reflet fidèle des ambitions démiurgiques du contrôle par la science. Lucien Cerise explique aussi que cette tyrannie sécuritaire et matricielle est le projet d’individus sincèrement persuadés de mener l’humanité vers un avenir exempt de tout conflit ; ainsi le directeur du World Economic Forum Klaus Schwab (7) est un pacifiste convaincu – même si la sagesse populaire est, en théorie du moins, armée pour se défier des pavés de bonnes intentions… 
Plus près de nous, le cyber-technocrate fanatique et auteur du livre à succès : Homo Deus, Yuval Noah Harari, considère que l’humain est devenu « piratable » à partir du moment où une organisation le connaît mieux qu’il ne se connaît lui-même. Selon le même douteux personnage, le libre arbitre (notion importante dans le christianisme, dont une des définitions est la possibilité de choisir entre le bien et le mal) est voué à disparaître et où les improductifs seront maintenus sous contrôle par un cocktail de drogues et de divertissements. 
Précisons que les fanfaronnades d’Harari et de l’idéologie qu’il incarne ne sont pas vaines puisque c’est le peuple israélien lui-même qui a expérimenté le premier l’utopie devenue réalité dystopique du “passe vaccinal”. 

CONCLUSION
Depuis des décennies, la propagande, ou ingénierie sociale est omniprésente mais rendue presque invisible à la majorité de la population par l’emploi abusif du mot démocratie et l’expression cache-sexe communication politique (9) par les dirigeants des pays membres de l’Union européenne et par sa présidente multi-corrompue. Cette médiocratie ou cacocratie (gouvernement des pires) infantilise les populations (syndrome de la mère abusive), traite les “citoyens” comme s’ils étaient présumés coupables de ce qu’elle nomme arbitrairement pandémie et réchauffement climatique, tandis qu’elle amnistie systématiquement les multinationales pollueuses et esclavagistes, promeut le consentement sexuel pour les enfants et les mineurs (9). Seul le mot “démocratie” avec ses vertus hypnotiques résiduelles parvient encore à faire oublier la nature véritable de ce régime : l’exercice permanent d’un pouvoir devenu abusif qui a retiré aux adultes toute possibilité d’exercer leur consentement en pénalisant toute forme de contestation par le chantage affectif (« sauver la planète »), la culpabilisation (« antivax », « complotiste »), des amendes et des privations de droits. Mais si ces instituts et les gouvernements qu’ils guident étaient tout-puissants, ils n’auraient évidemment pas besoin du secret ni déguiser leurs projets sous des intentions faussement bienveillantes.
Ludovic Joubert

Toxicologie du langage est disponible sur le site Le livre en papier : 

www.publier-un-livre.com/fr/le-livre-en-papier/3504-toxicologie-du-langage?fbclid=IwAR3j4xI4mFPvfN6R8VT1JMSko3aPbtB9B4ZsiXnSGGfREk0wixvNtYx4PBc


NOTES
(4) Si la pratique de la médecine jusqu’au début du XXe siècle pouvait aussi fournir un terrain au charlatanisme et à l’escroquerie, comme d’ailleurs la plupart des activités commerciales, que dire de la médecine moderne, élevée au rang de quasi-monopole, dont les compagnies pharmaceutiques produisent elles-mêmes les études des produits qu’elles mettent sur le marché, où les patients captifs servent de sujets d’expérimentation (quand ce ne sont pas des populations africaines) et dont la cupidité au service d’intentions encore plus suspectes, mènera à partir de 2021 à l’injection contrainte d’un produit inconnu et expérimental, tandis que les gouvernements du monde libre enjoignent les sujets de l’expérimentation à « croire en la science » (“Aie confiansssse” chante, dans Le livre de la jungle, le serpent, qui pourrait désormais aussi bien remplacer celui du caducée). 

(5) Sur ce sujet, je recommande tout particulièrement les films The Mandchurian candidate (deux versions : 1962 et 2004). Il faut à la presse grand public de très bonnes raisons pour exposer les opération de contrôle mental et c’est le succès de la série de Netflix Stranger things qui inspire à Radio-France cet article expliquant que la série est largement inspirée du programme MK-Ultra (www.radiofrance.fr/franceinter/stranger-things-le-projet-secret-de-la-cia-qui-a-inspire-la-serie-netflix-1430600). Incidemment, le 3 octobre 1995, face à l’accumulation de révélations, le président américain Bill Clinton a été contraint de formuler des excuses publiques concernant les expériences ayant eu lieu sur le sol américain (voir page Wikipédia : projet MK-Ultra ; pour un exemple concret de “programmation” humaine, voir la page Wikipédia concernant une certaine Candy Jones, mannequin et agent du gouvernement recrutée, comme beaucoup de stars de Hollywood, en raison de sa fragilité, induite par une enfance traumatisante : fr.wikipedia.org/wiki/Candy_Jones). 
Depuis que le philosophe Descartes a introduit le ver de la machine dans le fruit de la vie (théorie de l’animal machine), on a rendu les techniques scientifiques (comprendre : standardisées) effectivement capables de traiter l’humain comme une machine de précision. Il ne faudrait pourtant pas en déduire que l’humain est une machine ni que la vie est une mécanique (de fait aucune expérience scientifique n’a à ce jour réussi à reproduire : “l’étincelle de vie”) ; ce qu’il faut garder à l’esprit, c’est que pour que cette mécanisation puisse avoir lieu, il faut qu’il y ait eu déshumanisation ; celle-ci peut se faire sans violence physique, de manière ordinaire dans le monde de la bureaucratie publique et privée, en empêchant la personne, par exemple dans le cadre d’un contrat professionnel, d’exercer sa spontanéité et son imagination ; elle peut se faire aussi dans le cadre de la violence étatique et des services secret, par exemple dans le cadre de programmes MK-Ultra de la CIA, qui est un des rejetons monstrueux de la volonté de contrôler la nature et l’humanité par la science. 

(6) Il faut entendre ici toutes les sortes de frontières possibles et imaginables : géographiques bien sûr mais aussi sexuelles, générationnelles (disparition de la distinction entre adulte et enfant), morales (dissolution de la différence entre bien et mal), sémantiques (dilution du sens des mots, qui n’est plus que l’objet du caprice du pouvoir, comme dans la formule « La guerre c’est la paix, la liberté, c’est l’esclavage, l’ignorance, c’est la force » (1984, George Orwell))

(7) Les journalistes des médias grand public, et donc subventionnés, continuent à se faire croire que son livre, Le grand reset, est le produit d’un délire collectif, bien qu’il soit téléchargeable gratuitement et en vente dans les librairies généralistes. 

(8) Les recherches faites dans le cadre de cet article m’ont fait tomber sur l’expression “désinformation positive”, attribuée à Sibeth N’diaye, l’ancienne porte-parole de l’Élysée ; il semblerait que cette expression ait été créée par des mauvais plaisants. Cela dit, vu le niveau de falsification présent dans la “communication” officielle, la notion de désinformation positive ne présente plus rien de caricatural ni de particulièrement absurde puisque l’absurde est devenu la norme. 

(9) À propos de cette notion d’état adulte, remarquons d’une part que les programmes de l’OMS prétendent enseigner le consentement à des enfants ou des adolescents tout en retirant au parent tout exercice de ce consentement. Remarquons aussi qu’un précédent avait été créé lors du confinement, où en Belgique notamment, un client de magasin ne portant pas de masque pouvait se voir infliger une amende, tandis que le gérant ou le propriétaire du magasin était également susceptible de se voir infliger une amende pour la même infraction, suggérant qu’un adulte était responsable du comportement d’un autre adulte. Soyons logique : si la responsabilité n’existe plus, le pouvoir est en théorie responsable des crimes et délits de tous ceux qui le subissent. Mais ce serait oublier les paroles d’Humpty Dumpty dans Alice au pays des merveilles : « La question est de savoir qui est le maître, un point c’est tout. » 

TOXICOLOGIE DU LANGAGE : AGENDAS PONCTUELS ET PERPÉTUELS DE LA PROPAGANDE (1/2)

TOXICOLOGIE DU LANGAGE : AGENDAS PONCTUELS ET PERPÉTUELS DE LA PROPAGANDE (1/2)

« On parle beaucoup d’incommunicabilité ou de crise du langage. Cette crise du langage est la plupart du temps artificielle, volontaire. La propagande a bouleversé consciemment la signification des mots pour jeter le trouble dans les esprits. […] Lorsqu’on dit que le blanc est noir et que le noir est blanc, il est en effet bien difficile de s’y retrouver. » Eugène Ionesco (propos radiophoniques)

Le personnage principal du film Le troisième homme (The third man, Carol Reed, 1949) est un écrivain nommé Holly Martins (joué par l’excellent Joseph Cotten, aussi crédible en personnage dépassé par les événements dans ce film qu’en psychopathe séduisant dans L’ombre d’un doute d’Alfred Hitchcock). Au début du film, Holly Martins débarque à Vienne pour apprendre que l’ami qui l’y a invité vient d’être tué dans un accident de la circulation. Apprenant que Martins est écrivain, le président d’une sorte de club culturel (ne sachant pas qu’il a affaire à un auteur de romans de gare avec cow-boys et indiens), l’invite à participer à une conférence littéraire, qu’il décrit comme « une initiative de propagande culturelle, car on en a bien besoin » (dans cette Vienne partagée alors entre les Français, les Britanniques, les Russes et les Américains). 
Cet emploi innocent du mot propagande aurait de quoi surprendre les occidentaux du XXIe siècle, qui lui accordent une valeur essentiellement négative (c’est-à-dire, propre aux régimes désignés comme autoritaires par les médias libres, indépendants et pluralistes largement financés par leur pays et par l’Union européenne, elle-même financée par les pays membres (1)). 

FALSIFICATIONS
Le Dictionnaire historique de la langue française nous apprend que jusqu’au tournant des dix-huitième et dix-neuvième siècles, le mot propagande signifie propagation de la foi (chrétienne). Ce mot prendra un sens politique après la Révolution en février 1795, avec la première proclamation officielle de séparation entre l’Église constitutionnelle et l’État. Il ne faudrait d’ailleurs pas en déduire hâtivement que le phénomène religieux s’est affaibli puisqu’à partir de cette époque, c’est le culte de la République et, plus méconnu car maçonnique, celui de l’Être suprême qui nimbera le régime d’une aura mystique (paradoxale car jamais assumée, et peut-être calquée sur le dogme de l’infaillibilité papale) jusqu’à nos jours, où l’ancien ministre Vincent Peillon appelle la laïcité Une religion pour la République. Ce serait d’ailleurs une erreur de croire qu’il s’agit d’une religion sans dieu puisque dans le règne de la contrefaçon, tout est divinisable, même, dans les républiques “communistes” (en réalité bolchéviques) de l’ancienne URSS. La propagande servirait donc à renforcer une sorte de dogme qui ne dit pas son nom. 
Aujourd’hui, pour innocenter les démocraties occidentales de toute pratique propagandiste, il suffit de remplacer un mot par un autre : propagande par publicité ou relations publiques (l’opération sera d’autant plus efficace que les mots se ressembleront, dans ce cas précis, la prépondérance des p, et des r ; de la même manière, certains antonymes sont facile à intervertir, tels ponctuel et perpétuel) et de l’associer avec les pratiques de pays ennemis ou jugés dangereux.

ORIGINES DE LA PROPAGANDE MODERNE
Comme beaucoup de choses fausses, martelées et perpétuellement suggérées dans le règne du mensonge par omission, il n’est que trop facile de croire que la propagande serait une invention des régimes fascistes, étant donné qu’on associe inlassablement la notion de propagande à Joseph Goebbels, ministre de l’Éducation du peuple et de la Propagande du Reich de 1933 à 1945. On en déduit paresseusement que ce serait des régimes fascistes, particulièrement le régime national-socialiste du Troisième Reich, qu’aurait éclos la propagande… 
La vérité est qu’un des livres de chevet de Joseph Goebbels était Propaganda, manifeste d’Edward Bernays paru à New York en 1928. Wikipédia nous apprend que les techniques de propagande moderne ont été codifiées et appliquées la première fois d’une façon scientifique par Bernays et l’essayiste Walter Lippmann. Bernays était le neveu de Sigmund Freud (lequel avec l’invention controversée de la psychanalyse a contribué à réduire l’humain à ses pulsions sexuelles, idées exploitée avec grand profit par le cinéma et la propagande commerciale qu’on appelle aujourd’hui publicité) et se voyait, selon ses propres mots comme un « psychanalyste des corporations en difficultés » (comme l’écrit Norman Baillargeon dans sa préface à la réédition française du livre de Bernays). Il n’est d’ailleurs pas interdit d’étendre la notion de corporation à tout système étatique. Bernays est l’inventeur de ce qu’il appelle « Ingénierie du consentement ». 
En France, c’est en mars 1938 qu’apparaîtra un ministère de la Propagande, dans le second cabinet Léon Blum. Ce ministère continuera d’exister sous la Quatrième République sous le nom de ministère de l’Information. Notons que dans cette période de grande prospérité appelée Les trente glorieuses, largement suppléé par la société de consommation naissante, le contrôle des masses était temporairement moins crucial.

DÉSINFORMATION ET MANIPULATION DE L’OPINION
Si le terme propagande est associé uniquement à des formes de communication gouvernementale, c’est parce qu’il implique l’emploi de techniques de manipulations des masses dont seuls des États, et des « États dans l’État » (comme l’avait dit John Kennedy à propos de la CIA) ont les moyens, d’ailleurs financés par les contribuables, qui sont aussi les destinataires de ce lavage de cerveau. 
C’est donc en occident, plus précisément à Londres que sont nées les techniques d’ingénierie sociale modernes (prononcer “in-gé-ni-rie” et non “ingé-nieu-rie”) et de manipulation des masses, dans le Bureau britannique pour la propagande de guerre (Britain’s War Propaganda Bureau), créée en 1913 et siégeant à la Wellington House. Ses activités sont restées confidentielles jusqu’en 1935, et des écrivains aussi connus que Arthur Conan Doyle (auteur de la série Sherlock Holmes), Thomas Hardy (auteur du roman Tess d’Uberville), H. G. Wells (auteur de La guerre des mondes, La machine à remonter le temps…), G. K. Chesterton, John Galsworthy, etc. ont collaboré dans le secret avec cette officine, puisque le propre d’une propagande réussie est d’enrôler des agents officiels et officieux dans tous les domaines de la vie publique et artistique (voir au printemps 2020 la mise à contribution contre rémunération des youtubeurs et autres influenceurs, enrôlés pour nous encourager à « rester chez nous »)

INGÉNIERIE DU CONSENTEMENT
L’opération la plus retentissante des activités du Bureau britannique pour la propagande de guerre aura consisté, au début de la Première guerre mondiale, à propager des accusations d’atrocités commises par les Allemands contre les civils en Belgique : faisant croire notamment que des soldats allemands assoiffés de sang auraient coupé les mains à des enfants belges, violé et démembré des femmes qui auraient été clouées à des portes de bâtiments publics (2) ; on retrouve même des traces de ces rumeurs dans Le temps retrouvé de Marcel Proust ; de la même manière, et plus récemment, le journal Israélien Al Haaretz dévoile qu’il est impossible de retrouver la trace de prétendues victimes de viol par des agents du Hamas qui avaient pourtant été relayées par la presse mondiale. 
Les activités souterraines de la Wellington House ont donc largement contribué au retournement de l’opinion américaine et à l’entrée en guerre des États-Unis dans le premier conflit “mondial” (occidental en fait). Ce n’est pas un mince exploit puisque d’une part, le gouvernement américain avait dès le début du conflit pris le parti de la neutralité, que d’autre part la population américaine, dont une partie non négligeable était d’origine allemande, était opposée à l’entrée en guerre de son pays. 
C’est de manière stratégique que les opérations de désinformation et de confusion seraient menées depuis Londres et non depuis les États-Unis. En effet, les ambassadeurs britannique, français et belge s’étaient prononcés contre l’établissement d’un service de propagande sur le sol américain, afin de brouiller les pistes face à la trop manifeste propagande allemande (3). Pour faire court, cette propagande conçue à la Wellington House, financée par la couronne britannique et par les inévitables Rothschild, et importable d’un côté à l’autre de l’océan Atlantique, allait bénéficier du relais de l’édition, de la presse, de la publicité et des cinémas, qui diffusaient depuis 1910 des images de ce qu’on appelle à tort ou à raison « actualités » ou « informations » (Newsreels en anglais). 

MÉDIAS DE MASSE ET EFFET DOMINO
Le complot de retournement de l’opinion ourdi à la Wellington House allait donc contribuer à modifier l’opinion américaine, avec les conséquences que l’on sait. Si le propre des démocraties occidentales est d’avoir besoin de l’assentiment de leur peuple pour engager des opérations de grande envergure, elles ont aussi, les moyens de « manufacturer ce consentement collectif ». Précisons que s’il n’est que trop facile de se croire immunisé contre la propagande et la publicité, celles-ci agissent effectivement sur les masses ; et pour agir sur les masses, il faut bien qu’elle agissent directement ou indirectement sur les individus, quel que soit le sens dans lequel s’exerce cette influence, puisque, manipulée par des moyens en apparence honnête (les réseaux médiatiques et audio-visuels du monde défini par lui-même comme “libre”) avec des moyens agissant à l’échelle d’un pays, cette opinion est modelée, de sorte qu’elle peut à son tour influencer les idées et le comportement de la masse des paresseux, des indécis et surtout, catégorie redoutable : des indifférents. Plus près de nous, à partir du printemps 2020, on a pu prendre la mesure de la puissance de persuasion d’une presse maintenue en vie par les subventions gouvernementales et essentiellement contrôlée par les intérêts privés, puisque possédée par quelques oligarques (mot qui n’est employé par elle que pour désigner de riches hommes d’affaires russes). 
(À SUIVRE)

NOTES
(1) Un peu comme si un ami fondait avec votre contribution financière et votre adhésion, un club aux règles contraignantes et que vous soyez récompensé de votre participation à ce club en étant obligé d’obtempérer à toutes les restrictions imposées, y compris en dehors des assemblées, sous peine de sanctions financières et en récupérant au final, sous forme d’aides prodiguées par ce club, moins d’argent que vous n’en avez investi (ce qui est, certes, toujours mieux que rien). 
(2) Il ne s’agit pas de nier que des crimes de guerre aient été commis ; en revanche, le rôle des services de propagande naissants a consisté, avec l’expertise fournie par les résultats des recherches en psychologie, à mêler les fausses informations et le vrai, notamment en insistant sur des actes sexuels pervers, les mutilations sinistres, et les récits atroces de sévices commis sur des enfants d’une véracité souvent douteuse (selon, notamment, l’historienne Nicoletta Gullace dans son livre The Blood of Our Sons : Men, Women, and the Renegotiation of British Citizenship during the Great War, 2002) ; en termes de crimes de guerre avérés, la page Wikipédia mentionne essentiellement des déportations, du travail forcé et des destructions industrielles. (fr.wikipedia.org/wiki/Viol_de_la_Belgique)
(3) la “supériorité” redoutable de la publicité telle qu’elle existe depuis les années cinquante, réside dans son utilisation de la séduction et de toutes les formes du divertissement ; le cinéaste Jean-Jacques Beineix, mort il y a quelques années et qui venait de la publicité a déclaré qu’il y avait plus d’idées dans une minute de celle-ci que dans une heure et demie de cinéma ; c’était négliger le fait que la publicité est un médium fondamentalement vampirique.

Illustration : Gehrard Glück

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